dimanche 20 janvier 2019

La Pomme




L’épisode est probablement le plus connu de la bible. C’est celui où Ève, tentée par le serpent, propose de croquer la pomme.

L’église nous a toujours appris qu’il fallait voir là une métaphore de la sexualité au point que croquer la pomme est une façon de désigner  l’acte sexuel.
Pourtant le texte nous dit de l’arbre qu’il est celui de la connaissance du bien et du mal, ce qui, semble-t-il, n’a rien à voir.

Comment comprendre tout cela ?

La lecture que je fais de la bible n’est pas une lecture historique mais une lecture psychologique, je ne crois pas un seul instant qu’il soit question ici de nos premiers ancêtres mais simplement de nous même. Adam et Eve ne sont pas des ancêtres mais des proto-humains, c'est à dire des modèles qui nous constituent.

Nous voyons ici l’être humain qui vit dans un paradis fait d’innocence et qui se trouve projeté tout à coup dans le monde terrestre, or cet état nous l’avons tous expérimenté puisque nous sommes entrés dans le monde par la porte de la petite enfance. Or il existe pour les humains ce moment de rupture qui nous extrait de la petite enfance pour nous faire entrer dans l’enfance et qu’il est habituel, suite à Freud, de nommer Œdipe.

Proposons : le coup de la pomme, c’est œdipe.

« Vous serez comme des Dieux »

Nous avons vu que Dieu avait mis sur terre un Calife, un représentant, quelqu’un qui lui ressemble, puis qu’il a divisé en deux pour qu’il ne soit pas tout-puissant. Il a créer des humains répartis en demi-humains hommes et demi-humains femmes.
Le tout petit qui n’est pas encore séparé – psychiquement – vit encore dans le monde de la toute puissance, il a faim, il crie, on lui donne à manger. Tout le monde s’organise autour de lui pour satisfaire chacun de ses désirs. Sauf que voilà, le monde est ainsi fait que cela ne peut durer toujours et que la conscience de la séparation vient avec l’absence de la mère. Ce que l’enfant refuse puisqu’il veut rester dans ce stade où il est tel un Dieu, tout-puissant.
Nous pouvons poser à cette étape cet axiome : le désir premier et fondamental de l’homme est d’être Dieu.

La pomme

Sphérique, de couleur jaune, la pomme est une image du Soi, c’est-à-dire de la totalité non-clivé. Elle symbolise alors le « désir d’union », c’est-à-dire se désir fondamental d’être Dieu. Manger la pomme consistera alors au contraire à casser ce symbole d’union et à marquer la séparation.
Puisque s’il y a bien transgression, et que cette transgression est faite dans le but de retourner à l’état originel indifférencié du Divin ou pour lr moins à n'en pas sortir, cette transgression est un échec, elle ne permet pas d’obtenir le résultat escompté mais bien au contraire de prendre conscience de façon définitive que le désir d’union ne sera pas exaucé.
L’humain prend alors conscience de sa nature irrémédiablement clivée et découvre alors qu’il a un sexe, qui n’est pas le sexe de l’autre sexe et en a honte.

La connaissance du bien et du mal.

C’est parce qu’il devient conscient d’être un être clivé que l’homme peut penser le monde. Etant lui-même séparé du tout, ce qu’il ne savait pas avant l’Œdipe, l’homme peut observer le monde avec cet optique et discriminer les choses. Le jour n’est pas la nuit, le haut n’est pas le bas, le bien n’est pas le mal. Il acquière à ce moment-là la conscience discriminante qui lui permet de penser le monde.
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