mercredi 5 septembre 2018

Le drapeau Européen et les douze tribus.

Le drapeau Européen et les douze tribus.



On a laissé entendre aux Français que le drapeau européen avait une origine chrétienne. L'examen du texte biblique sur lequel cette assertion s'appuie, pointe, non pas vers les douze apôtres, mais vers les douze tribus d'Israël. L'ascendance de MG Levy, chargé de création du dit drapeau, ôte tout doute à ce propos. 

Non, l'origine du drapeau n'est pas chrétienne mais israélite. 

La preuve par les textes :

            
Suite à l'esclandre de Mélenchon qui n'en voulait pas dans l'hémicycle français, la question s'est posée de savoir s'il fallait voir dans le drapeau Européen un symbole marial. Ainsi Clémentine Autain renchérissait : "Le drapeau européen c'est la Vierge Marie. Et les 12 étoiles ce sont les 12 apôtres"

Diantre.

L'histoire nous est racontée à la manière d'un conte, c'est un prêtre, le père Pierre Caillon qui parle :

Au cours de l’année 1987, j’ai rencontré par hasard à Lisieux, devant le Carmel1, un Monsieur modestement vêtu qui m’a dit : « C’est à moi qu’on a demandé de dessiner le Drapeau de l’Europe. J’ai eu subitement l’idée d’y mettre les douze étoiles de la Médaille Miraculeuse de la rue du Bac, sur fond bleu, couleur de la Sainte Vierge. Et mon projet fut adopté à l’unanimité, le 8 décembre 1955, fête de l’Immaculée Conception. » J’étais tellement pressé ce jour‐là que je n’ai même pas songé à prendre le nom et l’adresse de mon interlocuteur. Et les mois ont passé. J’ai voulu rechercher le dessinateur du Drapeau. Je suis donc allé à Strasbourg au début de janvier1989 pour essayer de retrouver ce dessinateur. 
Je suis monté au Bureau de Presse du Conseil de l’Europe, où j’ai été accueilli par deux secrétaires expérimentées, d’une soixantaine d’années, qui savent tout de fond en comble. Là, le dessinateur du Drapeau est connu comme le loup blanc. Il s’appelle Arsène Heitz. Il habite 24 rue de l’Yser.
Je suis allé chez lui. Il était là. Il m’a reconnu. Il est mort maintenant, mais tant qu’il a vécu, il aimait raconter son exploit : avoir dessiné le Drapeau de l’Europe et en avoir fait le Drapeau de la Sainte Vierge !

Le drapeau de l’Union européenne cacherait‐il une symbolique chrétienne ? Officiellement, c’est non : « les étoiles symbolisent les idéaux d’unité, de solidarité et d’harmonie entre les peuples d’Europe », est‐il précisé sur le site officiel de l’UE. Leur nombre n’est pas lié au nombre d’Etats membres. Quant au cercle, c’est également un « symbole d’unité. » Paul MG Levy, celui‐là même qui fût chargé de diriger les travaux d'élaboration du drapeau, a démenti les propos de Heitz, un simple exécutant, et revendique d’être lui‐même l’auteur du drapeau. On comprend tout l'intérêt qu'il y a pour l'Union Européenne de tenir ce double langage, d'un drapeau au couleur chrétienne, voire carrément catholique, thèse qui brosse dans le sens du poil ceux qui se revendiquent des racines religieuses de l'Europe et celle d'un symbole tout ce qu'il y a de plus laïc, c’est‐à‐dire sans sens réel, pour satisfaire les sans‐religions. Il suffit d'aller voir sur la page Wikipédia consacrée à la symbolique du drapeau européen, pour voir qu'il s'agit d'un vaste capharnaüm qui accumule les références pour en vider le sens. Les français ont droit à la seconde version, pendant que les polonais boivent la première. 

La médaille miraculeuse 



La médaille miraculeuse qui aurait inspiré l’auteur est une médaille gravée par l'église catholique suivant les instructions d'une jeune religieuse du nom de Catherine Labouré, qui aurait reçu elle‐même ces instructions de la Vierge, le 27 novembre 1830, rue du Bac à Paris. Sur cette médaille, on y voit le visage de la vierge entouré d'un cercle de douze étoiles. Cette iconographie est traditionnelle et découle de l’introduction du chapitre 12 de l’apocalypse : 

"Et un grand signe parut dans le ciel : une femme revêtue du soleil, et qui avait la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles." 



Nous serions donc face à un symbole marial ? C'est à voir. On peut toujours ergoter sur l’intention d’un auteur, mais ce qui reste au final c’est l’oeuvre, ici le drapeau. Or sur le drapeau, il n’y a pas trace de la Vierge Marie. Un drapeau qui arborerait le soleil ou la lune, ne deviendrait pas marial juste à cause de cela… Les douze étoiles sont un symbole autonome qui éclaire le personnage de Marie, mais ne la désigne pas particulièrement. Par ailleurs, l’idée que dans le texte de l’apocalypse il s’agisse de la Vierge Marie est une interprétation catholique qui ne repose pas sur le texte lui‐même. 

Peut‐être que le dessinateur Heitz a bien eu cette vision de la médaille miraculeuse mais au final, il faut bien constater que Marie est absente et ne subsistent que les étoiles. Non, on nous dit que Marie est présente à travers la couleur bleu qui est la couleur mariale. C'est possible. Mais le bleu est surtout la couleur de la royauté, depuis le roi David jusqu'aux rois de France. Si cette couleur est attribuée à Marie, c'est qu'elle est Reine et en particulier Reine du Ciel. 

Mais en suivant la règle de Debord, le vrai est un moment du faux, il faut prendre au sérieux la piste que l'Union Européenne nous indique ici, et regarder cette histoire de médaille miraculeuse avec attention, et nous allons voir qu'elle nous mène tout droit vers les douze fils de Jacob, c’est‐à‐dire les douze tribus d'Israël. Il y a d'abord le texte même de l'Apocalypse pour qui le nombre douze renvoie aux douze tribus d'Israël. Ainsi : Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante‐quatre mille, de toutes les tribus des fils d'Israël : de la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau; de la tribu de Ruben, douze mille; 144 000, soit 12x12000 de chaque tribu.

Joseph




Ensuite, nous en trouvons confirmation dans la Genèse : les douze étoiles n'apparaissent dans la bible que lors d'un rêve que fit Joseph : "Il eut encore un autre songe, et il le raconta à ses frères. Il dit : J'ai eu encore un songe ! Et voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi." Joseph se compte pour la douzième dit Philon dans son livre sur les songes. Le soleil, la lune et les douze étoiles. Dans les deux versets. Celui du rêve de Joseph et celui de l'apocalypse.





Rachel


Enfin, dans l'apocalypse, le verset qui parle de la femme couronnée d'étoiles est suivi par celui‐ci : "Elle était enceinte, et elle poussait des cris, étant en travail, et ressentant les douleurs de l'enfantement." Or dans la Genèse, le paragraphe qui présente les douze fils de Jacob est précédé par celui‐là : Ils partirent de Béthel; et .., lorsque Rachel accoucha. Elle eut un accouchement pénible; et pendant les douleurs de l'enfantement, la sage‐femme lui dit : Ne crains point, car tu as encore un fils ! Rachel, la femme qui donne naissance au dernier des fils de Jacob mourra en couche, dans les douleurs de l'enfantement. Il y est question dans les deux textes d'un accouchement douloureux mais de plus, de nombreux traits se rapportant à Rachel se retrouvent chez Marie. Son nom d'abord, Rachel, signifie la brebis, or la brebis est la mère de l'agneau, l'agneau autre nom de Jésus. Alors que la sage‐femme dit à Rachel "Ne crains point, car tu as encore un fils ! " l'ange dira à Marie : Ne crains point, Marie; .., et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Par ailleurs le tombeau de Rachel est à Bethléem, (la maison du pain), lieu où Marie donne naissance à Jésus. Enfin Rachel est appelée "la mère des juifs". 

Donc on le voit, les douze étoiles de la femme dans le ciel nous renvoie, parce que Rachel préfigure Marie, à ce passage de la Genèse qui voit sa mort et la proclamation de la naissance des douze fils de Jacob, donc des douze tribus d'Israël. Le point de vue catholique affirmera que les douze étoiles représentent les apôtres. Mais douze apôtres qui sont douze parce qu'il y a douze tribus, issus des douze fils dont Rachel est la mère.

Donc à ce stade nous avons trois preuves tirées de la bible, que les douze étoiles qui couronnent la femme de l'apocalypse sont les douze tribus d'Israël, et qu'en raison et en dépit des déclarations de l'Union Européenne et de monsieur Arsène Heitz, ce sont bien elles qui sont sur le drapeau. 
C'est biblique. 

Nous allons trouver une quatrième confirmation en cherchant à comprendre d'où cela vient. Arsène Heitz n'est qu'un scribe, un second couteau, un fonctionnaire qui exécute ce qu'on lui dit de faire, c’est ce qu’en a dit celui qui est en charge du drapeau européen, 

Paul MG Levy

Paul MG Levy, de la maison des Levy, donc. Dans un long texte, Paul Levy a décrit la genèse du drapeau européen, on y voit les instances européennes prendre en charge le projet de drapeau, la concurrence entre certains symboles existants, en particulier le drapeau du comte de Coudenhove‐Kalergi pour le Mouvement Pan‐Européen. Le comte de Coudenhove‐Kalergi est un homme de l'ombre, inconnu du grand public, mais qui eut une grande influence sur notre destin. Il est considéré par certains comme le père fondateur de l'Europe, bien qu’il ait été rayé de l’histoire par l’Union Européenne. 

C’est P Levy qui proposera le drapeau d’abord à une étoile, puis à 15 étoiles et enfin à douze étoiles. Paul Levy nous a décrit le processus de création : il avait fallu vaincre les réticences, le drapeau étant le symbole du pouvoir, les états nationaux y pressentaient leur fin funeste sous les fourches caudines de l’Europe supranationale. Puis il raconte comment les diverses tendances se sont affrontées devant lui, sombrant une à une parce que toujours plus ou moins partisane. Ceux qui veulent du rouge contre ceux qui refusent le rouge, ceux qui veulent une croix contre ceux qui refusent la croix. Mais c’est lui qui propose la couronne d’étoile, la Corona Stellarum, comme il la nomme. Nous voyons donc que s'il nie la référence à l’apocalypse, cela ne l’empêche pas de voir dans ce cercle une couronne, ce qui pourrait suggérer que la négation est factice.

L’idée viendrait d’un dénommé « Carl Weidl Raymon d'Hakkodate qui aurait envoyé au comte Carlo Sforza, ministre des Affaires Etrangères d'Italie, et à Jacques Camille Paris, Secrétaire général du Conseil de l'Europe, un projet de soie : une étoile d'or au centre d'un emblème «.Cette histoire pose plusieurs problèmes de crédibilité. Pour ma part je suis étonné qu’un homme ait pu proposer comme drapeau de l’Europe, une étoile jaune sur un tissu. Bon un pentagramme à la place d’un hexagramme, certes, mais quand même ! L’idée en soi est assez étonnante. Ensuite si Carl Weild Raymon est connu au Japon, il l’est en tant que boucher-charcutier qui a développé là‐bas une affaire de saucisses et de jambons. Il est possible de visiter sa maison, mais c’est la maison du charcutier, pas celle du « précurseur de l’Europe » dont on ne sait absolument rien. Un boucher expatrié depuis trente ans mais qui avait l’âme d’un poète : lorsque je regarde le beau ciel d'Extrême Orient, écrivait à peu près Carl Weidl, et que je songe à ma lointaine patrie européenne où il ferait si bon vivre si elle était enfin unie, je détache une étoile de la voûte céleste et je veux voir en elle cette Europe de l'espoir. » Ce qui est étrange également ce sont les traits renvoyant à Coudenhove‐Kalergi, ils sont tous les deux originaires de la même région d’Europe centrale, la Bohême, l’un vit au japon, tandis que l’autre y est né. D’autre part on nous dit que Carl Weidl avait milité pour une Europe unie dès 1922, l’année même ou Coudenhove publie son Paneuropa. Il y a comme l’impression que l’on cherche à brouiller les pistes pour disqualifier Coudenhove.

Paul MG Levy est‐il crédible ? 

L’inspiration chrétienne du drapeau serait renforcée par le fait que P Levy était «comme Arsène Heitz un bon catholique, puisqu’il s’était converti en 1940 quelques mois avant la guerre. »

Conversion dont seule une mauvaise langue pourrait douter de la sincérité, mais qui parait bien suspecte eu égard au calendrier. Un juif qui se converti pendant la guerre ne le fait pas parce qu’il serait subitement touché par la grâce, mais parce qu’il cherche à échapper aux persécutions. Non pas que ce choix soit critiquable mais nous sommes alors loin d’un choix véritablement religieux. D’ailleurs, ses prises de position futures montrèrent qu’il fut toujours un ardent défenseur de la laïcité et qu’il n’eut jamais le zèle des convertis. De plus nous savons, et l’exemple des marranes l’atteste, la conversion d’apparence est tout à fait admise par le talmud et la religion juive. 

Ingénieur commercial, licencié en sciences économiques, Paul MG Levy est en premier lieu professeur de statistique à l’université de Louvain. Mais sa carrière académique et ses activités de statisticien ne l’empêche pas de mener en parallèle une activité de journaliste d’abord, puis de journaliste engagé dans l’action politique ensuite. D’abord figure emblématique de la résistance durant la seconde guerre mondiale, il réorganise la radio belge au sortir de la guerre. Correspondant de guerre il devint ensuite directeur de la presse pour le gouvernement Belge, puis pour le Conseil de l’Europe. C’est là qu’il est le tout premier fonctionnaire de l’Europe en tant que directeur de l’information et de la presse, c’est‐à‐dire en tant que directeur de la propagande européenne. Propagande pour laquelle il a un intérêt certain puisqu’en 1938, déjà, il publie dans La « Revue de l’Université de Bruxelles » un article sur la « puissance de la presse » dans lequel il s’interroge sur les ressorts de la propagande, les avantages et les inconvénients du mensonge, ou encore l’intérêt qu’il y a à masquer ses intentions lorsqu’on veut manipuler le petit peuple. Il fut d’ailleurs directeur de l’institut de la statistique belge. 

Membre de la Commission Centrale de Statistique en 1940 et y restera jusqu’en 1980. Il faut savoir qu’il y a dans la statistique deux branches indissociables, l’une lumineuse, qui est celle de la statistique économique et l’autre obscure, celle de la statistique militaire. Pendant la guerre, à Paris comme à Bruxelles, il y avait un bureau de la statistique qui masquait les activités des services secrets. La raison en est simple, services secrets et statistique, ont en commun d’avoir pour base de leur activité, le renseignement. Connaître les foules pour mieux les manipuler, telle est l’œuvre de la statistique. 

Bien avant le début officiel de l’idée de construction européenne, en 1931, P. Levy présente un mémoire de sociologie à l’Université de Bruxelles sur « Les éléments affectifs d'une conscience nationale européenne » « Alors, lorsque Van Langenhove nous a demandé un court mémoire en sociologue, bien entendu, j'ai été amené à m'occuper des efforts qu'on faisait pour unir I’europe et, de l’ânerie que je dénonçais dans mon mémoire : « Dire qu'il y a des gens qui imaginent en ce moment un drapeau européen... C'est nettement prématuré …Quant à I’Europe, j'y ai été intéressé d'une seule manière : j'étais pacifiste déjà et je voyais dans I’unification de l'Europe, une première démarche à faire par nous qui étions certainement menacés. »

Il y écrit, en 1931 donc, à propos du drapeau européen : « Ne parlons pas des couleurs nationales européennes que des esprits enfantins se sont amusés à composer : le symbole du drapeau n'agit que sur la masse et le moment est encore lointain où il acquerra un certain degré d'efficacité en Europe. Il reste des emblèmes qui, dans le cas qui nous occupe, prennent la forme d'idéologies verbales : Pan‐Europe, Europe, et qui se rattachent directement ou indirectement aux autres signes représentatifs de la conscience européenne. » 

Il avait de la suite dans les idées, 18 ans avant de devenir le premier fonctionnaire du Conseil de l’Europe, 24 ans avant l’adoption du drapeau européen, il l’avait déjà en tête, ce qui colle mal avec la distance qu’il met entre lui et la création du drapeau. Voilà un étudiant, déjà plongé dans le projet européen, qui s’intéresse à la psychologie des foules pour y détecter une conscience nationale européenne afin d’en déterminer les ressorts affectifs. Ressorts dont on sait qu’ils sont à manipuler si l’on souhaite obtenir des effets désirés.

Isidore Levy, le père.



Paul MG Levy était le fils d’Isidore Levy. Celui‐ci était professeur à l'Ecole pratique des Hautes‐Etudes à Paris où il était Maitre de conférences, puis titulaire d'une chaire au Collège de France, celle qu'occupa Ernest Renan. C'était un orientaliste spécialiste des antiquités grecques, égyptiennes et sémites. Il s'intéressait à la numérologie et aux sciences occultes dans le domaine des antiquités : "La légende de Pythagore de Grèce en Palestine" ou "Les soixante‐dix semaines de Daniel dans la chronique juive" ou encore "Le très saint nombre 50 et la clé des faveurs éternelles dans le manuel essénien de discipline", Voilà les centres d'intérêt du bonhomme. Il chercha dans l'univers sémitique les sources de la légende de Pythagore. Ce Pythagore qui disait "Les nombres gouvernent le monde" ! Et voilà que le père du concepteur du drapeau était un de ses disciples ! Si l'on reliait les douze étoiles de drapeau européen on obtiendrait une corde à douze noeuds, ou corde égyptienne, qui permet au maçon de construire un angle droit en raison de la fameuse règle du carré de l'hypoténuse qui est égal à la somme des carrés adjacents.3+4+5=12 et 3²+4²=5².
Peut‐on penser que son fils, élevé à cette culture‐là, celle des nombres et de leur magie, ait pu mettre douze étoiles sur le drapeau juste comme ça, sans plus de raison que de dire que cela aurait pu être quinze ? 

Impossible. 

On comprend ici que la Sainte Vierge de la rue du Bac est un leurre qui nous masque le sens profond du drapeau.

Nous avons donc montré par trois références tirées de la bible que les douze étoiles qui forment la couronne de la vierge font références aux douze tribus d’Israël. Nous avons montré que Paul MG Levy était le fils d’un éminent orientaliste qui a voué sa vie à la compréhension des textes anciens, en particulier ceux de la bible. Enfin nous avons montré que Paul MG Levy a fait obstacle au drapeau de Coudenhove et qu’il a chaque fois été présent quand il s’agissait de présenter un modèle qui, in fine, a conduit au drapeau que nous connaissons. 

Tentative d'interprétation.


Le fond bleu. Le bleu est l'image du ciel, il est aussi la couleur de la mer. Le bleu uni est la couleur de l'infini. C'est le domaine de l'inconscient. Contrairement à la médaille miraculeuse, les étoiles ne rayonnent pas autour du centre mais sont chacune placées sur un horizon imaginaire, de sorte que les douze étoiles du drapeau, même si elles forment un cercle, n’ont pas pour autant de centre. Centre vers lequel elles auraient pu tendre mais qui ne semble pas exister, ni dans le réel, ni dans l’imaginaire. Non, les étoiles sont orientées selon l’horizontalité et la verticalité, s’il faut leur trouver une direction, ce sera vers le haut, comme le sous‐entend la station debout, bras levés, du personnage que l’on imagine au coeur de l’étoile. Vers le haut, c’est alors vers le ciel. Bleu, donc. Il y a dans le drapeau européen une représentation très taoïste du monde. Un monde harmonieux, le ciel bleu du ciel, la paix des étoiles, il n’y a pas de conflit. 
Le plus souvent dans un drapeau, il y a la représentation de clivages qui forment alliance, la noblesse et le peuple du drapeau français, ou les trois provinces du drapeau libyen. Sur le drapeau européen, rien de cela. Pas de clivage, pas de direction. Si Wikipédia nous dit du bleu qu'il est marial. Il est un attribut très ancien des rois de France qui le mariaient avec des lys jaunes, ce qui donne au drapeau européen un côté très vieille France. L'influence sémite devrait nous faire penser au Tekhelet, ce bleu que Dieu prescrit aux israélites pour qu'ils ornent les franges de leurs vêtements et qui se retrouve sous la forme de deux bandes bleues sur le drapeau israélien. 

Mais non, restons en a l'idée d'un bleu infini sans limitation. Que voyons‐nous ensuite. Douze étoiles sous la forme d'un cercle. Le cercle représente le monde parfait, homogène et sans division. C'est aussi une image du ciel. Chez Jung c'est  l'image du Soi, c’est‐à‐dire de la totalité psychique. Ciel sur ciel, le cercle d'étoiles pourrait être l’œil de Dieu. Mais nous avons vu que le symbole de la croix solaire présente sur le drapeau de Coudenhove marquait une division en quaternité. Quaternité que l’on retrouve dans deux expressions bibliques du chiffre douze, à savoir le pectoral du grand prêtre ainsi que les douze bœuf de la mer de d'airain du temple. Comme il s'agit d'une union, le cercle est ici un anneau. L'anneau représente le pouvoir parce que c'est avec lui que le maître attache l'esclave. Dans la bible, l'anneau connu sous le nom de "Sceau de Salomon" était un anneau magique qui permettait à Salomon de commander aux djinns et de parler aux animaux. Cet anneau était orné d'un sceau représentant l'étoile de David dans un cercle. 

Une particularité de l'étoile de David est qu'avec ses six branches c'est un hexagramme à 12 sommets dans lesquels la tradition place les douze tribus d'Israël. Mais sur l’étoile de David, il y a toujours l’alternance d’une position forte, sur la pointe, avec une position faible dans le creux.

Donc l'anneau, forme de l'union et du pouvoir. Il est la marque du maître sur l'esclave. 



Les douze étoiles.

Ce sont des pentagrammes, ce qui représente l'homme dans sa perfection. Elles sont censées représenter les nations de l'Europe, un peu de la même façon que chacun des douze fils de Jacob représente une tribu d’Israël. A minima chacune des étoiles est un homme debout, les jambes et les bras écartés, la tête vers le ciel. Elles ne sont pas orientées vers le centre du cercle à contrario de la médaille miraculeuse, ce qui laisse supposer un cercle sans centre fait de sa seule circonférence. Leur seule orientation serait l'horizontalité, une invitation à inscrire l'homme dans la matérialité en l'absence de tout référent transcendant. Les étoiles sont également réparties, sans qu'aucune ne prenne l'ascendant sur les autres, cela renforce des éléments déjà rencontrés : l'absence de clivage du ciel azur, l'absence de division du cercle d'étoiles, la parfaite égalité entre elle. Absence de conflit mais aussi absence de direction puisque sans orientation. 

Le pouvoir lui‐même qui les unit, puisqu'il n'y a probablement pas d'union qui tienne sans un pouvoir qui fasse tenir ensemble, celui‐là n’apparaît aucunement sur le drapeau. 

Sans doute s'agit‐il d'un pouvoir occulte qui ne daigne pas se montrer.






PanEuropa

Le drapeau que propose Coudenhove Kalerji est celui d’une croix rouge sur un disque d'or, le tout sur un fond bleu.


 Il en donne la signification dans son ouvrage : « La croix rouge des croisades du Moyen Âge est le symbole le plus ancien d'une union européenne supranationale. Aujourd'hui elle est l'emblème de l'humanitarisme international. Le soleil figure l'esprit européen dont le rayonnement éclaire le monde entier ». Le soleil est aussi interprété comme étant le symbole d'Apollon, référence à 
Le drapeau de Coudenhove est écarté d’emblée par P. Levy qui veut un drapeau original et ne pas reprendre un symbole partisan. Quand bien même celui‐ci n’est pas simplement un symbole partisan, mais un symbole antique, puisqu’il remonte sous la forme de la croix celte à la préhistoire.


Paul Levy est le père du drapeau, c’est lui qui aura été chargé de mener à bien le projet. Il revendique d’en être l’auteur. Certes il a d’abord proposé un drapeau blanc avec croix verte frappée au centre de l'écu de Strasbourg. Cette proposition fut très mal accueillie. Il est dit que les opposants étaient les turcs en raison de leur préférence pour le croissant, mais il semble que de nombreux anticléricaux se soient joints au concert. Ce projet de drapeau était mort‐né.

La croix celte



l


Curieusement, le drapeau Paneuropéen apparait dans le Livre Rouge de Jung. Le Livre Rouge est un livre peint à la main, par CG Jung, dans les années vingt, donc à cette même époque où Coudenhove se lance dans l’aventure européenne. L’ensemble consiste en un texte calligraphié, orné d’enluminure, et entrecoupé d’illustrations, toutes peintes par Jung. Il s’agit de la tentative de retranscription d’une période de bouleversement psychique qu’il vécut au début de la guerre. L’illustration qui nous intéresse ici est associée à un texte titré « les Trois Prophéties ». Le texte en lui‐même a été écrit au tout début de 1914, mais le dessin est probablement de 1922. L’année même où Coudenhove publie Paneuropa. Toute la partie haute de l’image est prise par un immense soleil de feu qui flamboie sur un ciel azur. Sur ce soleil est imposée une croix rouge, sertie d’un cercle rouge. Les éléments du drapeau de Coudenhove sont là, excepté le cercle qui ceint le soleil et qui est chez Jung une expression typique de la quaternité et du soi. La croix solaire, plus communément connue sous le nom de roue solaire, une croix dans un cercle, est un symbole très ancien qui abonde dans le passé préhistorique de l’Europe, du néolithique jusqu’à l’Age de Bronze. En dessous de ce soleil flotte un homme, une sorte de sage – on imagine qu’il s’agit du Christ ‐ , au‐dessus du ciel, les pieds dans les nuages. La moitié basse de l’image est celle d’un paysage sillonné par les chemins de fer, les canaux et les routes. On y voit un bourg, entouré de ses murailles, un fort en son centre. Sur le devant une usine, des habitats ouvriers et la maison bourgeoise du patron. Puis au premier plan, des casernes, des remparts, des militaires en arme. Il s’agit donc de l’âge d’or du monde bourgeois et industriel. Ce monde qui donna les guerres si violentes que nous avons connues et que nous connaissons encore.
La croix celte a été utilisé  comme étendard du groupe Occident, puis Ordre Nouveau (1960-1973)









1 Carmel de Lisieux, fondée en 1838 par l'ordre des carmélites, ordre fondée au XII° siècles au Mont Carmel en Palestine. Il fut le lieu de séjour de la petite Thérèse, Saint Thérèse de Lisieux.
2 Apocalypse 07:43 "144, c'est 12X12; 12 qui est 3 multiplié par 4, le carré multiplié par le triangle. C'est la racine de la sphère, c'est le chiffre de la perfection. Douze fois elle‐même, la perfection
au cube, la plénitude..." Paul Claudel:
4 Genèse 37:9
5 Philon d'Alexandrie (‐20, +45) De somniis
6 Apocalypse 12:1‐2
7 Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ;
8 En raison de ce verset : Voici ce que déclare l’Éternel : On entend à Rama une voix qui gémit et des sanglots amers : Rachel pleure ses fils et elle ne veut pas se laisser consoler, car ses fils ne sont plus. Jérémie XXXI, 15.
10 http://digistore.bib.ulb.ac.be/2011/DL2503255_1940_000_045.pdf
11 http://docplayer.fr/15668776‐Voices‐on‐europe‐collection.html
12. Paul M.G. LEVY, Les éléments affectifs d'une conscience nationale européenne, mémoire de sociologie
présenté en 1931 à l'Université de Bruxelles (inédit).
Genèse et glissements interprétatifs de symboles européens par Paul M.G. LEVY
13 Exode 28.15‐30
14 1 roi 7

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