mercredi 13 février 2019

Les filles de Tselophhad ou le mariage arabe.



Pour comprendre certains récits des gens de la Terre Promise, il faut avoir compris l'organisation familiale clanique, en rapport direct avec la possession de la terre :

L'Eternel a ordonné à mon seigneur d'attribuer la possession du pays aux Israélites en le partageant par tirage au sort.  

A chaque tribu est accordée une terre qu'il s'agit de conserver. 
On pourrait dire des Hébreux qu'ils sont patriarcaux stricts. Ils se reconnaissent un ancêtre commun en remontant à travers une lignée d'ancêtres masculins. Il pratique la patrilocalité, c'est à dire que le domicile du couple est dans la maison du mari, et la patrilinéarité, c'est à dire que la transmission de la terre se fait de père en fils.

Les filles, qui sont échangées entre tribus, ne participent pas de l'héritage.

Le récit des filles de Tselophhad illustre cette organisation à travers un problème qui survient inopinément.

L'histoire est racontée en deux temps, c'est dans le livre des nombres, aux chapitres 27 et 36.
Le livre des nombres se clôt sur cette histoire.

Dans un premier temps, Chapitre 27, nous apprenons que Tselophhad est décédé sans enfant mâle et que ses filles Mahla, Noa, Hogla, Milka et Tirtsa, s'interroge sur l'héritage.

Moïse consulte l'Eternel qui lui répond, "Donne leur donc l'héritage à elles, ou sinon à son frère."

Seulement voila, au chapitre 36, les gars ont réfléchi, et ça pose un problème :

Or, si elles épousent l'un des membres d'une autre tribu d'Israël, leur patrimoine sera retranché de l'héritage de nos ancêtres pour être ajouté à celui de la tribu à laquelle elles appartiendront par leur mariage, de sorte que notre part de patrimoine foncier sera diminuée d'autant.

La solution est simple : qu'elle se marie avec un fils de l'oncle paternel !

Si dans l'une des tribus des Israélites, une fille hérite d'un patrimoine foncier, elle devra épouser un homme d'une famille de la tribu de son père, afin que chaque Israélite conserve intact le patrimoine foncier de ses ancêtres.

Les anthropologues appellent mariage arabe ce type de mariage entre descendant de frères ( cousins parallèles patrilatéraux.). Dans les populations rurales d'Afrique du nord, on peut compter jusqu'à 30% de mariage de ce type. Avec des combinaisons savantes, et bien sûr l'apport de gènes extérieurs par des mariages exogames.

On en comprend ici la cause : alors que les filles n'avaient pas droit  à l'héritage, le Coran leur donne une demi-part de celle d'un garçon. En raison de la patrilocalité, la femme part dans une autre famille avec sa part d'héritage, affaiblissant le patrimoine clanique.
Le mariage arabe est ainsi une solution trouvée pour ses sociétés de contourner la difficulté liée à l'héritage des filles.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Samson et les portes de Gaza. Visite à Hébron.

     Samson et les portes de Gaza. Visite à Hébron. Avant que Samson n'écroule les colonnes du temple, préfaçant les attent...