mardi 19 mars 2019

La Reine Esther

La reine Esther
Minerva Teichert, 1939


Esther

Il y a dans la bible trois femmes essentielles, il s'agit d'Hagar, d'Esther et de Marie.
Esther est sans doute la synthèse des deux autres.

Qui est Esther ?
Nous trouvons Esther quand elle est en âge de se marier. Elle devint orpheline et fut prise sous la tutelle de son cousin Mardochée, qui en fit sa servante.

Lorsque son tour d’aller vers le roi fut arrivé, Esther, fille d’Abichaïl, oncle de Mardochée qui l’avait adoptée pour fille, ne demanda que ce qui fut désigné par Hégaï, eunuque du roi et gardien des femmes. Esther trouvait grâce aux yeux de tous ceux qui la voyaient.

Ce verset dépeint le caractère d’Esther, elle est innocente et pure, ne cherche pas à paraître, se contente de l’obligatoire et rejette le superflu, tout artifice de séduction, d’un naturel qui laisse le charme de la grâce émaner d’elle. Elle est vierge. Le conte ne le dit pas, mais si elle est destinée à être l’épouse du roi, elle l’est certainement.

Le texte nous dit :

Il élevait Hadassa, qui est Esther

Bien que le nom Esther soit babylonien, Esther aurait le sens de caché.
Esther est un qualificatif, son véritable nom est Hadassa, ce qui en Hébreu signifie la Myrte.la myrte est le symbole de Vénus. Vénus est la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté :

La jeune fille était belle de taille et belle de figure.
Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes, et elle obtint grâce et faveur devant lui plus que toutes les autres jeunes filles.

Wikipédia, nous dit que Vénus dérive entre autre de la déesse babylonienne Isthar.
Isthar,  Esther ?
Le nom serait en rapport au mot "astre" comme en témoigne l'étymologie de celui-ci :

Provenç. astre ; espagn. et ital. astro ; de astrum ; angl. star ; allem. Stern ; grec ἄστρον ; persan, stare ; zend, astu ; sanscrit védique, strĭ. Tous ces mots sont fondamentalement les mêmes, et paraissent se rapporter à un radical sanscrit str, qui signifie disperser : de sorte que les astres sont la dispersion, la dissémination.


On y apprend qu’Isthar était déesse de l’amour physique et de la guerre, régissait la vie et la mort. On verra qu’il s’agit aussi d’une particularité d’Esther puisque c’est elle qui organise le massacre des ennemis. Une particularité partagée par Aphrodite. 
L’origine divine d’Esther est encore confirmée par le rêve de Mardochée :

J’ai vu une source minuscule qui est devenue un fleuve ; puis de la lumière, du soleil et beaucoup d’eau. Le fleuve, c’est Esther que le roi a épousée et qu’il a faite reine.
La " source minuscule " représente l’Un origine de toutes choses.
Elle est aussi orphéline, or pour Jung l’orphelin est symbole de la pierre philosophal.
Parmi les autres attributs qui peuvent être associés à Esther, il y a son rôle de médiatrice, entre Mardochée et Assuérus, et son rôle de conseillère : le roi l’écoute. En ce sens elle est sagesse, la Sophia éternelle.
Dans la tradition chrétienne, Esther est souvent associée à l’église. Parce que l’Eglise est l’épouse du Christ. Elle est également associée à la vierge Marie.
De nombreux traits pourraient être relevés ici, Marie, reine du ciel, intercédrice, vierge et épouse, lumineuse et revêtue d’une couronne, elle terrasse le dragon.
Nous voyons donc qu’Esther n’est pas une simple prophétesse mais bel et bien une divinité.
Qu’Esther soit considérée comme une déesse entraine  qu’Assuérus l’est aussi.  Ce que ne niera pas le Talmud puisqu'il affirme qu'Assuérus compense l'absence de Dieu de cette histoire.
Leur mariage n’est alors pas un simple mariage mais un Hiéros gamos, une union divine.

Le mariage du Roi et de la Reine Esther est à mettre en perspective avec le dogme de l'Assomption :

« la Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs, victorieux du péché et de la mort »

Que ces personnages soient pris pour des divinités ne signifie pas qu’ils soient des dieux mais qu’il faille les considérer comme des archétypes au sens Jungien, c’est à dire des instances psychiques autonomes dont le fonctionnement se déroule en arrière-plan de la conscience.

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